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Devenez un salarié averti pour exister plus librement au travail !

30 Juil 2022 | Article

Les mécanismes de défense

Lors d’une formation sur les besoins et les désirs, Colette Portelance, créatrice de l’ANDCmd, l’approche non directive créatrice, nous a dit « Il est important de bien comprendre qu’en ce qui concerne nos besoins, si nous sommes dans l’attente que l’autre les devine ou les prenne en charge, nous ne sommes pas autonomes. En n’exprimant pas nos besoins, par peur de quémander, par peur de déranger, par peur du jugement ou pour toute autre raison, nous nous plaçons dans une position de dépendance où nous avons à vivre avec la souffrance du manque. C’est donc dire que l’autonomie affective se gagne par le dépassement des peurs sans les nier et par l’effort ».

Quand nous n’accueillons pas ce que nous vivons, telle qu’une émotion intense, une peur ou un jugement sur soi on s’en défend. On s’en défend de différentes manières selon notre éducation, notre milieu socio-culturel, notre fonctionnement, nos origines.

Parmi les mécanismes de défense les plus connus il y a :

– L’isolement, le retrait : je me mure dans le silence ou je fuis,
– Les réactions : colère, agacement, impatience, contradictions,
– Jugement intérieur, jugement de soi : « Je ne suis pas à la hauteur ».

Quand je m’isole, que je me mets à l’écart car j’ai peur d’exprimer un malaise à un de mes collègues, à mon responsable ou directeur je tourne en rond avec mon problème et reste empêtré/e dans mon magma émotionnel. Je nourris mon insatisfaction. Quand je réagis, que je suis dans la contradiction, l’agacement, l’impatience avec mon entourage professionnel je nourris le rejet de l’autre « On ne peut pas parler avec elle/lui ».

Ainsi de non-dits en réactions je renforce mon insatisfaction. Je peux même projeter sur l’autre que je ne suis pas importante/important et que les autres me rejettent ! J’alimente par le manque d’expression de mes malaises, de mes besoins, de mes limites l’isolement relationnel. Dans ce cercle vicieux je nourris intérieurement la dévalorisation par le manque d’écoute de mon vécu réel.

J’espère que vous me suivez jusque-là ! Vous auriez raison de vous poser des questions ! Mais quel est le lien avec le travail ! Vous l’avez compris, notre fonctionnement œuvre autant dans notre vie personnelle que professionnelle. Toutefois à titre personnel il y a parfois plus de liberté à être soi qu’au travail car le lien de subordination freine l’expression et maintient dans la peur. Au travail ce qui doit vous soutenir c’est la connaissance de vos droits pour devenir un salarié averti !

Dans mes consultations spécialisées ce que les salariés expriment fréquemment c’est la peur !

– Peur de passer pour un salarié incompétent,
– Peur d’être qualifié de désorganisé,
– Peur pour la suite (Entretien annuel d’évaluation avec des impacts sur les avancements, augmentations et primes…),
– Peur de ne pas être compris et de s’entendre répondre « c’est ainsi, on n’y peut rien ! »,
– Peur d’être isolé alors que les collègues ne disent rien et semble faire avec,
– Peur de perdre son travail après en avoir vu d’autres dire et invités à partir…

Et cette peur est légitime ! Je fais partie de cette génération qui a entendu parler durant toute son enfance et son adolescence des risques du chômage ! Des risques de ne pas trouver de travail ! Et puis lorsque j’ai commencé à travailler j’ai été moi-même confrontée à ces discours managériaux qui me disaient que si je n’étais pas contente la porte était grande ouverte, d’autres dehors attendaient ma place ! Et pourtant, malgré le chômage, 80% des patients qui viennent consulter à temps retrouvent du travail !

Mais maintenus dans la peur et confrontés au manque d’écoute de leurs souffrances (mentale, fatigue…) le salarié impuissant se trouve dans une impasse. Il peut alors tomber malade !

Déconstruire les peurs pour vous protéger et vous défendre ! Tout un apprentissage !

Marie Pezé dans son livre « Le burn-out pour les nuls » nous le dit : « Nos patients le savent aujourd’hui, la peur cède quand on découvre qu’on est plus seul, qu’un médecin, un thérapeute, un avocat, un inspecteur du travail, un médecin conseil peuvent s’interposer entre l’employeur et son salarié. La peur cède aussi quand on découvre le droit, les jurisprudences et qu’on les porte avec conviction ».

Je ne peux pas mieux dire que Marie Pezé sur cette question mais je veux appuyer son discours pour vous aider à surmonter vos peurs. Marie Pezé nous dit à ce sujet « Se défendre s’apprend comme le reste. Se défendre implique d’accomplir une démarche volontaire, adulte, de passer du statut de victime à celui de sujet de droit. Un salarié averti n’est pas forcément un salarié devenu procédurier ».

1) Cela commence par ne plus laisser faire pour que ce qui arrive à votre collègue ne vous arrive pas !

Combien de mes patients me partagent toutes les petites choses qu’ils ont laissé passer par peur de vivre la même chose et qui se sont retrouvés finalement à les vivre un jour ou l’autre : les remarques blessantes en public, les prises à partie et humiliation en réunion, les remarques sarcastiques ou grivoises, le collègue isolé, le responsable irritable…

2) Pour surmonter ses peurs il convient de connaître ses droits !

Au travail il y a des obligations légales que l’entreprise se doit de respecter pour protéger la santé physique et mentale des salariés.
Au travail il y a des acteurs qui sont là pour vous accompagner.

3) Sortez de la culpabilité

Vous savez depuis longtemps que ce qui vous est donné à faire dépasse largement vos capacités à faire (trop de tâches, trop d’exigences, de derniers délais … » et pourtant vous vous incriminez « Je ne suis pas à la hauteur, je ne suis pas capable ! ». Tâchez de comprendre pourquoi vous vous investissez au travail (spécifiquement vous à partir de votre histoire) ! Cela vous donnera des clés pour mieux comprendre ce qui se passe quand vous acceptez l’inacceptable !

4) Ne restez pas seuls !

Entourez vous de collègues de confiance, serrez-vous les coudes ! C’est l’affaire de tous si chacun fait un effort !

Bibliographie

Pour illustrer mon propos, je vous invite à lire ces deux livres.

Bonne lecture.

Le Burn Out pour les Nuls

Marie Pezé

Emotions : enquêtes et mode d’emploi, tome 1, 2 & 3

Art-Mella

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